
Le Comité Départemental de Développement tenu le jeudi 27 avril 2023 a été l’occasion de débattre sur la gestion des ouvrages hydrauliques en milieu rural à Matam. Tous les acteurs ont échangé sur la réforme du sous-secteur qui a abouti à la mise en place de la Délégation de Service Public incarnée par la Sénégalaise des Eaux Rural (SDER).
Les acteurs étaient nombreux à prendre part au Comité Départemental de Développement (CDD) convoqué par le Préfet de Matam Souleymane Ndiaye. L’autorité administrative a tenu à faire des précisions : « Une réforme ne peut pas être appliquée sans qu’il n’y ait des difficultés d’adoption. Et, c’est pourquoi, nous nous sommes rencontrés entre acteurs territoriaux surtout les acteurs de l’eau pour les sensibiliser sur les avantages de la réforme de l’hydraulique rurale. Quelque part, nous aurons des prestations de qualité avec la SDER avec qui l’Etat a contracté et, au moins, nous allons sauvegarder aussi le personnel trouvé sur place. Tous ceux qui sont qualifiés seront maintenus. ». M. Ndiaye se réjouit de la qualité des débats avec des contributions significatives et des interrogations qui ont trouvées réponses mais également de la réticence de la fédération régionale des associations des usagers de Forages (ASUFOR). « Certains comités de gestion et des ASUFOR croient qu’ils doivent continuer à gérer les forages alors que c’est un patrimoine de l’Etat géré par l’Office des Forages Ruraux (OFOR) » a-t-il fait remarquer. Toutefois, le Préfet de Matam est d’avis que la sensibilisation doit se poursuivre pour expliquer davantage et convaincre les plus sceptiques à accepter cette politique de l’Etat en faveur des populations rurales. Position partagée par son Adjointe Néné Diombana, le Sous-Préfet de Agnam Civol Mahmoudou Bâ et le Sous-Préfet de Ogo Badara Diao.
Le Directeur Général de la Sénégalaise des Eaux Rural (SDER) Mor Diop a tenu à rassurer les acteurs : « l’objectif qui est attendu de cette réforme, c’est une meilleure qualité de service, une meilleure continuité de service, une meilleure qualité de l’eau qui est une denrée essentielle qu’on doit sauvegarder pour respecter les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Nous avons beaucoup parlé de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) parce que vous savez que la SDER est une filiale de la SDE. Et à ce titre, SDE a une grande expérience dans ce domaine que nous comptons déployer au niveau du monde rural. ». Parmi les craintes notées, les emplois locaux qui sont largement revenus dans les discussions. Sur ce point, M. Diop soutient que la SDER s’est engagé à signer des contrats avec tous ceux dont le profil répond à leurs critères. Mieux, la SDER a décidé de nouer des partenariats avec les écoles de formation de Matam pour un renforcement des capacités. « Nous ferons en sorte que toutes les localités se retrouvent dans le système parce que c’est un gage de succès de la réforme. » a-t-il ajouté tout en donnant l’exemple de Ourossogui. Au démarrage des activités de la SDER, des zones qui n’avaient pas d’eau pendant 5 à 10 ans sont maintenant desservies. En sus de cette action saluée par toutes les autorités, le CDD a enregistré la présence remarquable de nouveaux agents de la SDER en tenue de travail qui sont tous originaires de Ourossogui. Cette option qui a mis du baume au cœur sera appliquée à l’échelle régionale.
Le Directeur Général de l’Office des Forages Ruraux (OFOR) Hamade Ndiaye s’est félicité de la bonne tenue de ce CDD : « la rencontre s’est déroulée dans d’excellentes conditions pour deux (2) raisons : la cible était présente. Tous les acteurs du développement local étaient présents. Que ça soit les ASUFOR, les Maires, les services techniques de l’Etat… les débats étaient de haute facture. Chacun a dit ce qu’il pensait avec un seul objectif en commun, c’est que l’eau soit disponible dans les ménages. ». M. Ndiaye a évoqué l’exemple de Ourossogui qui a passé un bon Ramadan disposant de l’eau potable contrairement aux années précédentes.
L’espoir est donc permis et les équivoques qui habitent certains comités de gestion de forages seront dissipées dans le cadre de concertations afin de les amener à s’inscrire dans la dynamique initiée par l’Etat. D’ailleurs, des programmes de construction de nouveaux forages, de châteaux d’eau et d’unités de chloration sont prévus. A cela, vont s’ajouter des extensions de réseaux, des branchements sociaux, entre autres. Pour étayer le soutien de l’Etat, le Directeur Général de l’OFOR Hamade Ndiaye a indiqué que : « entre 2012 et 2022, il y a 57 nouveaux forages, 21 nouveaux châteaux d’eau et plus de 700 kilomètres de réseaux réalisés dans la région de Matam. L’Etat a énormément fait. Il a fait à peu près cinq (5) fois plus que ce qu’on a trouvé ici en 2000. ».
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