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SERVICE PUBLIC DE L’EAU EN MILIEU RURAL : la SDER enrôle Kanel


Lundi 8 mai 2023

La Délégation de Service Public de l’eau en milieu rural se déploie à Kanel. Plusieurs acteurs ont adhéré à la réforme de l’hydraulique rurale. C’est désormais, la Sénégalaise des Eaux Rural (SDER) qui va exploiter les ouvrages hydrauliques dans ce département de la région de Matam.

La nouvelle donne a été rendue publique. Les comités de gestion de Kanel vont passer le témoin à un professionnel de l’eau. La Sénégalaise des Eaux Rural (SDER), qui a signé un contrat d’affermage de dix (10) ans avec l’Office des Forages Ruraux (OFOR), est en charge de la gestion du liquide précieux dans les zones rurales.

A l’occasion du Comité Départemental de Développement (CDD) du vendredi 28 avril 2023, le Maire de Kanel Mamadou Sadio Diallo a évoqué un certain nombre de préoccupations liées au prix de l’eau, aux missions de la Sénégalaise des Eaux Rural (SDER), à la qualité de l’eau et à l’avenir des investissements de la diaspora à travers l’Association des Ressortissants de Kanel en France (ARKF). Cependant, il a appelé les populations à adhérer à la réforme de l’hydraulique rurale afin de trouver des solutions aux problèmes devenus récurrents : « Nous sommes conscients que la gestion communautaire est dépassée. Il faut des investissements lourds en matière financière et technique. Cela incombe à l’Etat à travers les structures qui le représentent. ».

Le Sous-préfet de Orkadiéré Alassane Bâ Cissé s’est exprimé dans ce sens en appelant les comités de gestion notamment les ASUFOR à une prise de conscience : « La vérité est que la plupart des forages sont mal gérés. Les problèmes techniques sont nombreux et les dettes auprès de la SENELEC s’accumulent. Les comités de gestion font souvent appel aux autorités administratives et aux autres services techniques de l’Etat pour des dépannages et des équipements. Nous sommes très sollicités. Ce qui intéresse les populations, c’est d’avoir de l’eau en quantité et en qualité. La réforme est un bon moyen de faciliter l’accès à l’eau » a-t-il souligné tout en exhortant la SDER à respecter ses engagements afin qu’il y ait un service de qualité et une politique RSE pour soutenir les actions sociales dans le département de Kanel.

Le Président Directeur Général de la Sénégalaise Des Eaux (SDE) Mamadou Dia est longuement revenu sur les difficultés de gestion des ouvrages hydrauliques puisqu’étant l’actuel Président du Conseil départemental de Podor. A son avis, il est important que l’eau soit disponible pour les populations rurales à travers des stratégies efficaces qui intègrent à la fois les besoins en eau quantitativement et qualitativement. M. Dia a rappelé que l’expérience et l’expertise de la SDE dans le secteur de l’eau sont reconnues aux plans national et international. SDER qui est une filiale du groupe ne dérogera pas à la règle.

Le Directeur Général de la SDER Mor Diop a présenté les modalités de prise de service et les activités de démarrage : « Nous allons adopter une démarche inclusive. Déjà, le personnel local sera favorisé dans notre politique de recrutement avec des possibilités de renforcement des capacités en relation avec les structures de formation. Nous allons mettre en place des bureaux d’information et un laboratoire mobile pour le contrôle de la qualité de l’eau. ».

En somme, trois (3) directions régionales seront créées à raison d’une direction dans chaque chef-lieu des régions de Louga, St- Louis et Matam avec 14 centres au total pour assurer la proximité. En ce qui concerne la région de Matam, la direction sera basée à Ourossogui et les cinq (5) centres seront installés à Ourossogui, Kanel, Rannérou Ferlo, Thilogne et Bokidiawé. La sous-traitance avec les entreprises locales fait également partie des options de la SDER.

Pour le Directeur du Contrôle de l’Exploitation de l’Office des Forages Ruraux (OFOR) Ndiamé Diop, il convient de préciser, de prime abord, que les ouvrages construits par des associations locales ou la diaspora et même par des ONG et autres bonnes volontés tombent dans le patrimoine de l’Etat dès l’instant qu’ils approvisionnent les populations. « Ces forages font partie du patrimoine de l’Etat comme l’indique le Code de l’Eau. Le domaine public dans ce cas est régi par la loi. La preuve, des écoles, des infrastructures sanitaires … sont financées par de bonnes volontés mais gérées par l’Etat qui recrute le personnel et organise le cadre du travail. C’est la même chose pour les ouvrages hydrauliques. » a rappelé M. Diop. Il a insisté sur les missions de l’OFOR comme le contrôle de la qualité de service et de l’eau afin que les clauses contractuelles soient respectées. A cela, s’ajoute le déploiement du matériel d’exhaure : « l’Etat mobilise beaucoup de moyens pour équiper les forages. Rien que pendant ces six (6) derniers mois, beaucoup d’équipements d’exhaure ont été déployés par l’OFOR ici à Kanel. ».

Le Directeur des Travaux de l’OFOR Mamadou Diokh a sollicité l’appui des autorités administratives et territoriales pour accompagner le processus de professionnalisation de la gestion des forages en milieu rural. Il s’est félicité de la pertinence des débats contradictoires et a rassuré que des programmes de réalisation de forages, de châteaux d’eau, de réseaux de distribution et d’unités de chloration sont prévus dans le département et dans la région de Matam. Il s’agira aussi de dérouler des projets de branchements sociaux.

Prononçant le mot de clôture du CDD, le Préfet de Kanel Cheikh Ahmadou Bamba Ndoye a demandé à l’OFOR de mettre davantage l’accent sur la communication afin de permettre à tous les acteurs de mieux comprendre la réforme de l’hydraulique rurale. Il a fait montre de sa disponibilité et de celle de toute l’administration à soutenir la politique de l’Etat.

Parmi les acteurs qui ont également pris part à la rencontre, le Chef de la Division régionale de l’hydraulique de Matam Demba Mbow, le Commandement de la gendarmerie ainsi que plusieurs services techniques de l’Etat, les Chefs de village, les Chefs religieux et coutumiers, les membres de comités de gestion et des ASUFOR, des ONG, des jeunes, des femmes et d’autres usagers qui ont bien rempli la salle de conférence du Centre culturel Gérard Sénac de Kanel.

Voir les photos : http://forages-ruraux.sn/revivez-en-images-le-cdd-de-kanel